[MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour à tous, et bienvenue dans cette nouvelle vidéo. Nous allons nous poser une question simple, serons-nous un jour confrontés à une pénurie d'énergie? S'agissant des énergies fossiles, leur raréfaction est très naturellement en cours, logique, nous puisons rapidement dans un stock de pétrole de charbon, ou encore de gaz, qui a mis des centaines de millions d'années à se constituer. Il nous reste donc les énergies renouvelables. Mais qu'en est-il réellement? Une énergie d'origine renouvelable est une source d'énergie qui se constitue plus rapidement qu'elle n'est utilisée. Ce sont donc les énergies issues du soleil, du vent, des mers, de la géothermie, de l'eau ou encore de la biomasse. Comme vous le voyez sur cette carte, les énergies renouvelables sont présentes dans la grande majorité des continents. Présentes à plus ou moins grande échelle, puisque je vous rappelle qu'elles ne constituent que 14 % du mix énergétique mondial. En réalité, même si nous pensons souvent, éolien, plus de 80 % de l'énergie renouvelable électrique est issue de l'hydroélectricité. Les énergies renouvelables les plus développées dans le monde sont les énergies traditionnelles, la biomasse, l'hydroélectricité, et la géothermie. Commençons par la biomasse. Comme par exemple, le bois énergie, ou le colza. Jusqu'au XVIIIe siècle, le bois était la principale source d'énergie. C'est donc une énergie ancienne, une énergie rentable, la première source renouvelable en France. Mais son potentiel n'est pas infini, et surtout, son utilisation n'est pas sans poser des problèmes écologiques. La biomasse, notamment les forêts, stocke du carbone, à l'inverse, brûler de la biomasse dégage du dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre. Donc, une surexploitation de la biomasse conduirait à une hausse des gaz à effet de serre, et, théoriquement, à un épuisement de la ressource. Tout est question d'équilibre. Autre difficulté, et non des moindres, des terres utilisées pour produire des plantes pour l'énergie, ne le sont pas pour l'alimentation. Or, la question de l'alimentation mondiale est un défi colossal dans les 40 prochaines années. C'est la raison pour laquelle l'Union européenne a fait le choix de limiter à 7 % la part des biocarburants en 2020, ceci en attendant de nouveaux développements, par exemple, des biocarburants dits de troisième génération qui sont produits à partir d'algues. On associe en général à la biomasse l'énergie issue de la valorisation des déchets. Il est possible de laisser les déchets se décomposer pour produire du méthane, ce qu'on appelle le biogaz. Ou de les brûler dans des incinérateurs. En France, 28 % du volume des déchets ménagers est orienté vers l'incinération. Mais là encore, le procédé n'est pas exempt d'impact écologique. L'incinération, ou l'utilisation du biogaz, émettent du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre. L'énergie des fleuves et des rivières, là aussi c'est une énergie ancestrale, même si son très fort développement date des années 1920, on l'appelait, la houille blanche. Elle représente aujourd'hui 16 % de la production mondiale d'électricité. Mais là aussi, cette forme d'énergie a ses limites, les grands barrages exigent parfois d'importants déplacements de population, et plus encore une submersion d'espaces naturels. Et j'ajoute que tout barrage constitue un obstacle tant pour la migration des espèces, par exemple des poissons, que pour les sédiments. Quant à la géothermie, c'est aussi une technique ancienne, l'utilisation des sources chaudes, nous savons, aujourd'hui, faire de la chaleur, ou de l'électricité, grâce à la géothermie. Le potentiel est infini pour la chaleur. Il est plus limité pour l'électricité puisqu'elle exige des sources à très hautes températures. Si nous pouvons encore développer ces énergies dans le monde, comme nous l'avons vu, elles ne sont pas exemptes de limites. Et les plus forts potentiels d'avenir sont dans des énergies, dites nouvelles, le soleil, le vent et les océans. Commençons par le soleil. Nous savons transformer des rayonnements en chaleur, ce qu'on appelle, le solaire thermique, et en électricité, ce qu'on appelle le photovoltaïque. Savez-vous que, chaque année, la terre reçoit 8 000 fois sa consommation mondiale d'énergie? Il suffirait donc d'exploiter 0,01 % de cette énergie. Par exemple, en France, il suffirait de couvrir la moitié de nos toits de panneaux solaires pour couvrir nos besoins en énergie. Ensuite l'éolien, l'énergie du vent. Savez-vous que le potentiel énergétique exploitable de l'éolien représente deux fois la consommation annuelle mondiale d'électricité? Mais le potentiel d'avenir le plus étonnant est celui des énergies marines, il est estimé entre une et cinq fois la demande mondiale d'électricité. Nous pouvons installer des éoliennes en mer, nous pouvons utiliser des courants des mers, par exemple par ces hydroliennes, que vous voyez, qui font plus de 17 mètres, nous pouvons récupérer l'énergie de la houle, l'énergie de la marée, comme le barrage de la rance, ou encore la différence de températures avec la profondeur des mers. Mais nous sommes là sur des technologies très innovantes, très expérimentales, et donc très chères. La maturité industrielle des éoliennes, off-shore, donc des éoliennes en mer, ou des hydroliennes, n'est pas attendue avant 2020. Comme nous l'avons vu, la planète regorge de sources d'énergie, le potentiel est, théoriquement, infini, et plus encore, ce potentiel est disponible pour tous. Regardez ces cartes, elles sont éloquentes ; contrairement aux énergies fossiles, les énergies renouvelables sont potentiellement présentes sur tous les continents et pour tous les pays. Alors, pourquoi les énergies renouvelables ne représentent que 14 % du mix énergétique mondiale? Et pourquoi, surtout, ne représenteront-elles, selon l'Agence internationale de l'énergie, que 19 % en 2040? Même l'Union européenne, pourtant très ambitieuse, ne se fixe qu'un objectif de 20 % de la consommation finale, brute, d'énergie en 2020. La question de l'impact sur les paysages existe, mais c'est un choix de société. Les deux problèmes principaux sont le coût, et l'intermittence. Commençons par le coût, et regardons ce que nous connaissons le mieux, la France. Pour clarifier le débat, je vais m'appuyer sur deux rapports de la Cour des comptes. L'un sur le coût des énergies renouvelables, l'autre sur le coût de la filière nucléaire. La Cour estime que le coût, en 2013, du nucléaire est de 50,8 euros par mégawatt-heure, presque 60 euros. Regardez ce tableau de la Cour des comptes, et n'ayez pas peur. Vous constatez que la variable déterminante est le taux d'actualisation. L'hydro-électricité, l'éolien, la géothermie profonde sont, sous certaines condition, très compétitifs par rapport au nucléaire. J'ajoute que nous constatons dans la filière solaire une forte baisse des prix depuis 1976. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, l'A.D.E.M.E., estime donc, qu'avant 2020, le solaire photovoltaïque sera compétitif en France. La deuxième difficulté, non des moindres, est celle de l'intermittence. Le soleil ne brille que la moitié de la journée, et le vent ne souffle pas en permanence. Notre réseau d'énergie doit être capable d'absorber, à certains moments, de grandes variations de la production d'énergie dans la journée. Pour autant, il faut relativiser. S'agissant de l'éolien, un pays comme la France bénéficie de cinq régimes de vents différents. En d'autres termes, le vent souffle toujours quelque part en France. Et le réseau national peut être constamment alimenté par de l'énergie éolienne. Deuxième constat, il faudrait, idéalement, pouvoir stocker toute cette énergie, ce que nous ne savons pas encore faire, à grande échelle, pour l'électricité. Par contre, avec le développement des véhicules électriques, nous pouvons imaginer à terme, une forme de stockage diffus, dans la journée, pour alimenter ensuite le réseau électrique, aux heures de pointe. Enfin, et surtout, la principale difficulté de notre réseau électrique est d'absorber les très fortes variations de la demande d'électricité, et non de l'offre. Le vrai problème de la France, est celui de ses pointes de consommation au moment où nous rentrons tous chez nous, c'est-à -dire, principalement, en fin de journée. Il faut donc s'intéresser aux variations, surtout, de la demande, avant de s'inquiéter des variations de l'offre d'énergie. Là encore, nous avons des solutions avec les nouvelles technologies, les smart grids, qui permettent de gérer très finement cette demande. J'y reviendrai dans une prochaine vidéo. Vous le constatez, à terme, il n'y a pas d'obstacles insurmontables pour un fort développement des énergies renouvelables. L'A.D.E.M.E. a même écrit un scénario 100 % électricité d'origines renouvelables en 2050. Mais vous avez aussi constaté que nous ne parlons que de chaleur ou d'électricité, pas de carburant. Et je dois admettre qu'à ce stade, nous n'avons pas le scénario du carburant 100 % renouvelable qui remplacerait l'essence. Ce sera une autre histoire. Je vous remercie de votre attention. [AUDIO_VIDE]