[MUSIQUE] Nous avons introduit ce MOOC par une définition de l'investissement à impact, puis par la caractérisation des entrepreneurs à impact. Il est temps maintenant de compléter cet écosystème en définissant et en identifiant les investisseurs à impact, qui fonctionnent de pair avec les entrepreneurs. Je vais donc dresser une typologie et un panorama les plus clairs possibles pour vous aider à vous y retrouver. Tout d'abord, je vais vous présenter les différents types d'investisseurs à impact. On retrouve deux grandes catégories d'investisseurs à impact, ceux qui acceptent des retours sur investissement inférieurs aux normes de marché grâce à la structuration d'un modèle économique adapté à la priorité de l'impact. Ils sont souvent désignés sous le nom d'investisseurs impact first ou for impact, et puis deux, les investisseurs qui cherchent des retours sur investissement alignés avec les normes du capital investissement traditionnel, et qui n'ont donc pas souvent la capacité de financer des structures dont la lucrativité est fortement encadrée. Ils sont alors désignés sous le nom d'investisseurs finance first ou with impact. ll est important de noter que cette distinction ne constitue pas un jugement de valeur sur la volonté d'impact de ces investisseurs. Elle décrit simplement les contraintes économiques issues des besoins de leurs clients, les détenteurs d'actifs, qui peuvent être de petits épargnants, de grandes entreprises ou encore des particuliers fortunés. Qui sont ces investisseurs impact first encore appelés, je vous le disais il y a un instant, for impact? On peut classer ces investisseurs en plusieurs catégories. Premièrement, les fonds d'épargne solidaire destinés au financement des entreprises de l'économie sociale et solidaire. Ces fonds d'épargne solidaire sont le plus souvent commercialisés en tant que parts minoritaires de fonds dont les sous-jacents majoritaires sont des actions cotées et obligations qui elles, génèrent un rendement de marché tandis que la part solidaire n'a pour objectif que d'être à l'équilibre. La croissance de la collecte de cette épargne solidaire est notamment liée aux obligations légales concernant l'épargne salariale. Depuis la loi de 2008, les entreprises sont obligées de proposer à leurs employés un fonds solidaire dans lequel placer toute ou partie de leur participation ou de leur intéressement. Ces fonds investissent en dettes ou en capital, mais en prenant peu de risques pour limiter les éventualités de pertes pour les épargnants qui sont des particuliers. Les investissements se font donc plutôt dans des entreprises sociales dont le modèle économique a été démontré que dans des startups sociales qui n'ont pas encore atteint l'équilibre. Ces fonds sont peu connus du grand public mais sont gérés par des gestionnaires d'actifs reconnus comme BNP Paribas Asset Management ou Amundi pour le Crédit agricole ou pour le groupe BPCE, Mirova, ou encore Ecofi, filiale du groupe Crédit coopératif. Deuxième catégorie d'investisseurs impact first, les sociétés de gestion, les sociétés d'investissement communément appelés fonds d'investissement, dont les partenaires financiers acceptent des rendements inférieurs aux normes de marché dans un but d'impact prioritaire. Les partenaires financiers en question, qui peuvent être des compagnies d'assurance, des mutuelles, des groupes de protection sociale, des caisses de retraite, des investisseurs publics comme la Caisse des dépôts et consignations ou encore des particuliers fortunés dans le cadre de Family office par exemple. Tous ces acteurs confient leur argent à ces fonds d'investissement comme Phitrust Partenaires, France Active ou encore EcoVentures pour le faire fructifier sur des périodes au moins égales à cinq ans. On peut noter que les fonds d'épargne solidaires cités tout à l'heure font partie des partenaires financiers des fonds d'investissement à impact. Troisième catégorie, les acteurs du financement participatif, qui permettent aux particuliers de financer des projets à impact de leur choix via du don, du prêt ou une prise de participation. Ce procédé permet à chacun d'accepter d'apporter des capitaux contre des rendements potentiellement inférieurs à ceux acceptés par des investisseurs professionnels traditionnels. Parmi les acteurs du financement participatif, nous pouvons citer Vita, We do good ou encore Sowefund. Enfin, dernière catégorie d'investisseurs impact first, les détenteurs d'actifs, qu'ils soient institutionnels ou particuliers, qui peuvent faire le choix d'investir directement dans des projets dans un objectif de génération d'impact sans passer par des fonds d'épargne, des sociétés de gestion ou du financement participatif. C'est le cas de ce qu'on appelle des business angels de fondations ou d'entreprises qui prennent des participations stratégiques dans des projets à impact. L'acceptation de faire primer l'extrafinancier sur le financier caractérise donc les investisseurs à impact first, d'où le for impact, l'impact à tout prix, pourrait-on dire. En revanche, certains investisseurs refusent de brader le modèle économique des structures à impact sous prétexte qu'elles créent de l'impact, et ils considèrent que l'impact doit se réaliser de pair simultanément avec la rentabilité financière, ce sont les investisseurs finance first ou with impact que j'évoquais tout à l'heure. L'impact est aligné sur la performance financière. Les investisseurs finance first sont ceux qui investissent dans des structures à impact si ces opérations sont compatibles avec leur modèle économique conventionnel, et donc les attentes de retour sur investissement que l'on pourrait obtenir en finançant des entreprises que l'on qualifiera de classiques ou conventionnelles. On retrouvera donc dans cette catégorie la même typologie d'investisseurs que dans l'investissement conventionnel. Voici une liste non exhaustive, les fonds de capital risque qui peuvent financer de très jeunes entreprises, à condition que leur potentiel de croissance et de rentabilité soit très important pour compenser les risques pris. Ainsi, l'attente des investisseurs est que le fonds investisse, soit au moins multiplié par deux au bout de cinq à sept ans. La recherche d'impact est souvent similaire à celle des fonds finance first, mais elle exclue de fait des organisations dont la lucrativité est limitée, comme par exemple les associations, les coopérations ou des entreprises qui n'auraient pas des ambitions de croissance suffisamment fortes. Ensuite, il y a les fonds de capital développement, qui peuvent débloquer des sommes très importantes pour accompagner une seconde phase de croissance pour une entreprise ayant déjà fait ses preuves, à condition que là encore, le rendement soit attractif. Un rendement attractif est généralement un rendement à deux chiffres. Il y a troisième catégorie, les fonds d'investissement territoriaux, qui ont pour but de dynamiser l'économie locale notamment grâce à des fonds publics et puis il y a quatrième catégorie, les banques et établissements de crédit, qui répondent aux besoins d'emprunt des entreprises à impact comme elles le font pour les entreprises classiques, mais qui peuvent le faire des entreprises à impact comme elles le font pour les entreprises classiques, mais qui peuvent le faire des entreprises à impact.